Cheval chez soi : 5 conseils pour assurer son bien-être

Avoir un cheval chez soi est le rêve de tout cavalier, mais avant il est nécessaire de lister tous les avantages et inconvénients, pour ensuite faire le point si vous êtes prêts à franchir le pas. Accueillir son cheval chez soi va changer votre vie, certes vous pourrez le voir brouter paisiblement depuis votre fenêtre, mais il faut surtout être conscient des responsabilités et des compromis. Avoir son cheval chez soi c’est surtout répondre à son bien-être. L ‘ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail) définit le bien-être comme « un état de santé mentale et physique de l’animal qui découle de la satisfaction de ses besoins physiologiques et comportementaux essentiels et de ses capacités à s’adapter à son milieu. »

Voici nos 5 conseils pour accueillir son cheval chez soi dans de bonnes conditions.

RAPPEL : Le cheval, comme tout être vivant qu’il soit humain ou animal, a des besoins physiologiques et comportementaux. Le cheval est un animal herbivore qui mastique des fourrages (herbe ou foin) environ 15h par jour. Il doit pouvoir être logé dans un environnement sécurisé avec la possibilité de se déplacer en liberté. Au niveau du comportement, le cheval est un animal grégaire qui vit en troupeau et qui a besoin de contact avec ses congénères. De plus, il est une proie qui n’a comme seule défense la fuite. Il requiert donc la présence d’autres chevaux pour pouvoir lui assurer une surveillance lorsqu’il se repose. 

#1 Ne pas négliger la compagnie équine


3 chevaux dans une prairieNous venons de le dire juste au dessus, le cheval est un animal grégaire qui vit en troupeau. Avoir son cheval chez soi nécessite forcément d’avoir un deuxième cheval ou poney. Oubliez les chèvres, moutons et autres qui n’ont pas les mêmes codes que les chevaux. Même si cela reste de la compagnie, c’est exactement comme si un humain passait toute la journée avec un chat. Au bout d’un certain temps l’ennui arrive et les besoins d’interactions sociales avec un autre humain se font ressentir, c’est identique pour le cheval. Il va donc falloir avoir au minimum 2 équidés.

#2 Cheval chez soi et hébergement

Abri de prairie pour cheval

En ce qui concerne la pâture, il est coutume de dire « 1 hectare par cheval », et c’est vrai. Pour éviter la solitude, il faut au minimum 2 équidés, il faut alors au minimum 2 hectares ou bien un peu moins s’il s’agit de poneys. Il est alors important de bien sécuriser son ou ses prés avec des clôtures à 2 rangs ou plus, en bois ou à gros rubans électriques (le fil barbelé est à proscrire !) d’une hauteur d’1m20 minimum. Attention, le budget « clôtures » est certes conséquent, mais il n’est pas à négliger. Il faut de temps en temps veiller à faire un tour de la pâture pour voir si les clôtures sont en état. 

Les chevaux ont aussi besoin d’un abri pour pouvoir se protéger des intempéries (neige, pluie, vent etc.), mais aussi de la chaleur et du soleil durant les journées d’été.  Il est également possible d’avoir à disposition un ou plusieurs boxes, qu’ils soient en écurie intérieure ou bien extérieure. Il faut alors prendre en compte que votre cheval devra être sorti par vos soins, vous allez donc devoir gérer ses entrées et sorties du pré, les couvertures si besoin etc. Si vous optez pour un hébergement pré/box, vous allez devoir gérer la litière du box. Qu’elle soit en paille ou en copeaux, il faudra veiller à ce qu’elle soit quotidiennement propre pour que votre cheval soit dans un environnement sain. 

#3 Le nourrir et l’abreuver

Lorsque l’on a son cheval chez soi, il va falloir gérer seul l’apport de nourriture. L’activité du cheval sera alors déterminante dans son alimentation. Un cheval qui travaille peu aura une alimentation essentiellement composée de fourrage. Un cheval qui travaille aura alors des compléments de types granulés. La richesse du sol, la taille de la pâture, le nombre de chevaux sont des éléments à prendre en considération pour optimiser l’alimentation. Si l’herbe vient à manquer, il faut alors donner du foin. Ne pas hésiter à donner accès à du foin à volonté durant les journées froides d’hiver, car il permet de réchauffer les chevaux.

La gestion et le stockage du foin est un élément à prendre en compte. Il faut disposer d’un abri fermé et assez grand pour stocker votre foin au sec. Concernant la taille du foin vous êtes plutôt petites bottes oui bien balle ronde ? Le budget n’est pas le même ( comptez environ 30€ pour une balle ronde de 300 kilos et environ 2€ pour une petite botte de 10/13 kilos soit le double ), mais l’aspect pratique non plus. Une petite botte est plus facile à déplacer qu’une grosse balle ronde. Les petites bottes vous permettent de mieux gérer l’apport de fourrage (matin et/ou soir etc), mais il faudra s’en occuper tous les jours. Alors qu’une balle ronde durera environ une semaine pour 3 ou 4 chevaux. Mettre la balle ronde dans un râtelier permettra d’éviter le gaspillage de foin. 

Avoir son cheval chez soi, c’est aussi lui donner à disposition un point d’eau où il pourra s’abreuver ( un étang, une rivière, un abreuvoir ou bien un bac à remplir). Il faudra surveiller ce point avec attention, pour que l’eau soit en quantité suffisante et propre

Il faut savoir qu’un cheval consomme environ 5 L d’eau pour 100kg de poids corporel / jour (soit 25L d’eau pour un cheval de 500kg). Mais ce chiffre peut varier en fonction d’autres paramètres comme son activité physique, son alimentation et la météo. En plein été un cheval peut boire jusqu’à 60L. La consommation d’une jument en lactation augmentera d’environ 75%. La belle herbe de printemps est très riche en eau, les chevaux boiront alors moins que lorsqu’ils mangent seulement du foin.

Si vous disposez d’un point d’eau naturel (mare ou rivière), il faudra veiller à ce qu’il ne soit pas pollué par une bactérie. Par exemple, les rongeurs comme les ragondins sont porteurs de la leptospirose, ils urinent dans les mares et peuvent alors contaminer l’eau. 

Si vous abreuver vos chevaux à l’aide d’un bac, il faudra également veiller à la propreté de celui-ci. Il peut y avoir des feuilles, du foin, mais aussi du crottin. Si votre cheval passe une partie de sa journée ou nuit au box, il est également important de veiller à ce que l’abreuvoir soit propre.

Durant les longues semaines d’hiver, il est coutume de faire face au gel. Aujourd’hui beaucoup d’abreuvoirs pour box et prairie sont équipés d’un système anti-gel, mais cela à un coût. Sinon, il faudra aller casser la glace plusieurs fois dans la journée si nécessaire.

Petite astuce : placer un morceau de bois ou un ballon dans le bac d’eau permet de limiter l’emprise du gel. 

#4 Assurer les soins de base

Maréchal ferrant en train de parer un pied de chevalAvoir un cheval chez soi c’est aussi programmer les soins de base comme les visites du maréchal toutes les 8 à 10 semaines environ pour parer votre cheval. Il faudra le contacter plus souvent si votre cheval est ferré (environ 6 à 8 semaines).

Il faudra aussi s’occuper de contacter votre vétérinaire pour la vaccination et les rappels annuels. Même s’il n’y a pas d’obligation nationale de vaccination (sauf pour les compétitions et la reproduction), il est tout de même important de vacciner son cheval pour des raisons économiques et sanitaires. En effet, une grande épidémie de grippe a touchée l’Australie en 2007, 70 000 équidés ont été atteints et cela a représenté un coût de 672 millions de dollars. 

Il est alors fortement recommandé de faire vacciner votre cheval contre la grippe et le tétanos car la grippe est une maladie extrêmement contagieuse et que le tétanos est une maladie de grande souffrance qui tend assurément le cheval vers la mort.

Il faut également s’occuper de vermifuger votre cheval. Contactez votre vétérinaire qui établira un protocole adéquat suivant votre cheval et son lieu de détention. Il faut au minimum le vermifuger 2 fois par an avec des vermifuges adaptés à la saison. Attention à ne pas non plus sur-vermifuger. 

#5 Cheval chez soi et responsabilité

Avoir son cheval chez soi c’est certes beaucoup de plaisir, mais c’est surtout beaucoup de responsabilité. Il ne faut pas non plus s’empêcher de partir en weekend ou en vacances lorsque l’on a son cheval chez soi. Il faut tout simplement s’organiser dignement : comme par exemple demander à un ami (de préférence cavalier) de venir s’en occuper durant votre absence. Sinon, il existe des plateformes comme Equimov et Staybler qui recensent des écuries dans la France entière, vous pourrez alors emmener votre fidèle compagnon avec vous en vacances !

Observation, anticipation et organisation sont les maîtres-mots pour que l’expérience d’avoir son cheval chez soi, soit réussie. 

Sources : Haras Nationaux et IFCE